Journée au village

Samedi 4 aôut, j'ai reçu de la visite ! 

Mon frère Paul est venu passer une semaine au Sénégal.

L'arrivée à l'aéroport pour Paul, après un Paris-Dakar sur Air Méditerrannée (Merci Thierry ! ;-) )

Il a à peine eu le temps de poser sa valise à l'hôtel et de manger un morceau que nous quittions déjà Dakar pour une autre destination : le village de Ndondol, dans la région de Diourbel.

Pause casse-croûte à la Citronnelle (la résidence hôtelière)

Localisation de Ndondol (losange rouge)

Ndondol est le village sèrère de Michel qui travaille à la Citronnelle. 

Nous partons avec lui dans le taxi d'un de ses amis et faisons étape pour la nuit à Thiès, chez Gilbert (nom de l'Auberge).

Avez-vous remarqué que la carte du Sénégal dessine une tête ? 
Votre nez, c'est Dakar, votre bouche, la Gambie !

Au petit matin, nous sommes réveillés, non pas par le muezzin comme d'habitude, mais pas un bruit de mitraillette ! Nous sommes inquiets. Le bruit s'intensifie, encore et encore et nous comprenons qu'il s'agit simplement d'une averse qui se répercute sur le toit en tôle de la chambre. La cour est rapidement inondée.

Cour de Chez Gilbert au petit matin

Michel a appelé un nouveau taxi pour le trajet jusqu'à Ndondol. Avec la pluie battante et l'inondation des routes, le taximan arrive avec beaucoup de retard. Nous ne pourrons donc pas assister à la messe au village comme convenu.

Petit déjeuner improvisé en attendant le taximan

Le taxi arrive, cap sur Ndondol ! 

La route inondée nous ralentit

En route, nous nous arrêtons pour acheter la viande que Sophie, la femme de Michel, va préparer pour le déjeuner. Avec le ramadan, il y a une pénurie de poulets, nous allons donc manger du boeuf.

Le boucher prépare les 4 kilos de viande que nous avons commandés.
Pour ce poids, il faut compter dans les 6000 CFA, soit 9 €.

La viande est à l'air libre et pleine de mouches mais elle est très fraîche.

Preuve en est la photo ci-dessous :

Le mouton est tué sur place, derrière l'étal, avant d'être vendu

Je vous présente Michel. 

Quoi de plus sympathique pour se réveiller le dimanche matin qu'une petite photo devant l'étal du boucher ? ;-)

Nous reprenons la route et nous rapprochons du village. 

Autour de nous, il n'y a plus ni routes, ni voitures, seulement une piste au milieu des champs.

De juillet à mi-octobre a lieu l'hivernage (ou saison des pluies). Hommes, femmes et enfants travaillent la terre. Il s'agit de la période d'activité la plus intense de l'année dans les villages.

Après octobre, les villageois n'ont plus de travail. Ils ont de quoi faire vivre leur famille pendant encore un ou deux mois mais des difficultés pour subsister le reste de l'année.

Les villageoises désherbent les champs d'arachides



Plant d'arachides





Plan de mil et engrais

Un villageois redresse la lame de l'outil qui permer de désherber les champs

Les groupes d'enfants que nous croisons courrent après la voiture dès qu'ils voient nos visages et crient "toubab ! toubab !" pour nous désigner ("toubab" signifie "tout blanc"). 

Les enfants des villages n'ont souvent jamais vu de toubabs et certains semblent très impressionnés. Une fois, un petit est tellement effrayé par les toubabs, leur voiture (une vieille Renault 12 rouillée) et l'appareil photo qu'il se met à hurler en grimaçant, se cache derrière son copain, puis se met à courrir sans regarder ou il va et tombe ! Sa réaction nous amuse beaucoup mais le pauvre est tout traumatisé !

Le petit garçon effrayé par les toubabs

Nous arrivons enfin au village de Michel ! 

Une quinzaine de familles y habitent. Chaque couple a 4 ou 5 enfants.

Michel et Sophie sont d'ailleurs parents de 5 beaux enfants. 

Voici Paul, l'aîné. Il était très intrigué par l'arrivée d'un toubab portant le même nom que lui !

Les deux Paul !

Véronique est le deuxième enfant de Michel. Elle pose ici avec "Petite Laurence", la dernière de la fratrie. Michel a donné à sa fille le même prénom que ma collègue venue travailler il y a quelques mois sur le projet AMREF. "Petite Laurence" est même la filleule de ma collègue.

Voici Philomène et Marie-Louise, les 3ème et 5ème enfants de Michel et Sophie.

Et la jolie petite Marie-Madeleine !

Voici la petite famille réunie devant sa maison avec la Maman de Michel, quelques voisins et... toubabs ! Michel est le seul du village à avoir une maison en pierre.

Nous avons beaucoup joué et chanté avec les enfants. Un grand moment de gaieté, de partage et de rigolades !

Photo, photo !

Concours de grimaces

Michiel est entrain de disparaître ... !

Des jolies petites frimousses qui se battent pour être sur la photo 

Et une autre petite bouille à bisous !

Michel a remarqué que nous avions oublié les pommes de terre, indispensables pour le déjeuner. Nous avons marché jusqu'à la commune la plus proche (35 min. à pied) pour faire les courses.

Sophie, la petite Laurence sur le dos, s'est chargée de rentrer ensuite à pied en portant un seau de pommes de terre. Les villageoises sont très courageuses !

Sophie et sa petite dernière

Pendant ce temps, Michel nous a présenté à ses amis autour d'une Gazelle bien fraîche (je parle d'ici de la bière locale).

Aloise, Michiel, Paul, Michel, Albert et leurs... Gazelles !

Aloise est le relais entre le département et le poste de santé de la commune. Nous avons eu des échanges très intéressants sur  le fonctionnement des structures de santé du pays, le coeur de notre mission au Sénégal. 

Nous avons eu la chance de pouvoir visiter le poste de santé de la commune.

Voici à droite l'infirmier chef du poste de santé et, entre Michiel et moi, la sage-femme du poste. Ils sont aidés dans leurs tâches par une assistante infirmière et une matrone.

 

La sage-femme travaille ici depuis deux mois. La commune a réussi à financer son poste de sage-femme. 

Auparavant, c'est la matrone (femme connue par les villageois mais non qualifiée) qui s'occupait des grossesses et des accouchements ici. L'Etat sénégalais n'ayant pas les moyens de payer du personnel de santé supplémentaire, cette situation est très fréquente dans les villages.

Ce poste de santé est responsable des soins de 13 000 villageois dont 3 500 femmes en âge de reproduction. Il y a en moyenne 2 accouchements par jour ici. Les femmes qui doivent accoucher parcourent le trajet depuis leur domicile  en charette. Elles arrivent très fatigués à la maternité.

La mère d'une femme qui a accouché cette nuit patiente devant la maternité.

Après cette visite très intéressante, nous rentrons au village en charette.

Non, je n'ai pas conduit la charette, c'est juste pour la photo !

Sophie et sa belle-mère s'affairent à la cuisine. 

Une délicieuse odeur s'échappe des marmites !

Au Sénégal, on mange à la main dans un plat commun. 

Il faut bien se laver les mains avant !

Un seau pour se savonner  les mains, un seau pour se les rincer 

A table ! (euh, façon de parler)
Mais, on dirait bien que je suis la seule femme invitée à cette table... 

Après le déjeuner, nous offrons aux enfants les cadeaux que nous avons amenés. Ils sont ravis !

Il est déjà bientôt l'heure de partir. Michel tient à ce que nous fassions le tour du village pour saluer tous les villageois.

Nous rencontrons beaucoup de femmes entrain de s'occuper de leur foyer.

Il est 15h passé, beaucoup d'hommes viennent de repartir travailler dans les champs. Nous en croisons néanmoins qui se reposent à l'ombre d'un arbre.

Albert, un des amis de Michel avec qui nous avons déjeuner, nous présente ses moutons. Comme tous les moutons sénégalais, ils sont aussi grands que des poneys et très impressionnants !

C'est difficile de quitter les enfants à présent, ils sont tellement attachants !

Paul a rencontré un autre de ses homonymes qui ne lui a pas lâché la main durant toute la visite du village.

Allez, petit et grand Paul, il est l'heure de se séparer !